Si ses travaux n’ont donc à priori pas de lien direct avec l’histoire, son expertise sur les matières premières permet cependant de porter un nouveau regard sur l’ambivalence de la nature, entre menace et ressource. Après des études de droit international, Guillaume Pitron s’est en effet concentré sur l’exploitation des ressources premières, notamment auprès des journaux Le Monde diplomatique, Géo et National Geographic. Il s’est intéressé en particulier aux implications géopolitiques et environnementales de l’exploitation des matières premières, des terres rares chinoises au pétrole extrait en Alaska en passant par la gomme arabique soudanaise, avec un intérêt marqué pour l’Afrique du Sud, où il a été correspondant de presse. Récemment, ses travaux ont plus particulièrement cherché à mettre en lumière « la face cachée des énergies vertes ». Cette expression, tirée du titre du documentaire qu’il a co-réalisé avec Jean-Louis Pérez en 2019 (co-produit par les chaînes Arte et la RTBF) résume bien la volonté de Guillaume Pitron d’attirer l’attention sur les dangers de l’exploitation des matières premières rendues nécessaires par la transition énergétique et numérique. La délocalisation de notre pollution environnementale est lourde de conséquences à la fois environnementales et géopolitiques, qui assombrissent considérablement la couleur de la « transition verte ». Dans La sale guerre des terres rares, un documentaire antérieur (2012), Guillaume Pitron se concentrait sur les « terres rares », ce matériau nécessaire à la confection des batteries de la plupart des voitures électriques. En 2018, ce sont les métaux rares qui font l’objet d’une publication de Guillaume Pitron après 6 ans d’enquête. Son essai géopolitique La guerre des métaux rares : la face cachée de la transition énergétique et numérique est publié aux éditions Les Liens qui libèrent et reçoit plusieurs prix (Prix Roberval, coup de cœur des médias, Prix du livre d’économie, Prix Turgot du meilleur livre d’économie financière de l’année 2018).