Image : La tour de Babel peint par Endre Rozsda, 1958 (Source : rozsda.com).
Deux mille cinq cents langues seraient aujourd’hui menacées dans le monde selon l’UNESCO, qui édite depuis 1996 un Atlas des langues en danger dans le monde. Inquiétant, le constat de l’érosion de la diversité linguistique à l’échelle globale, qui va de pair avec celle de la biodiversité, est pourtant aussi l’un des effets de l’intérêt toujours plus grand que les sciences humaines et sociales portent au fait linguistique.
L’histoire ne fait pas exception. Comme ces films où des personnages venus d’horizons géographiques ou sociaux très différents semblent se comprendre sans difficulté (il faut bien que l’intrigue avance), l’histoire a longtemps invisibilisé les langues. Les langues étaient certes des outils de travail et des marqueurs professionnels (les médiévistes se doivent de savoir le latin, comme les spécialistes de la Turquie le turc), mais elles n’étaient pas un objet d’étude. Or dans le sillage du développement fulgurant de l’histoire globale et d’une nouvelle philologie attentive à la matérialité des textes, peut-être aussi en réaction à la domination écrasante de l’anglais dans la production académique, la prise de conscience que toutes les interactions sociales du passé mettent aux prises des acteurs qui parlent ou écrivent en langues, est en passe de bouleverser profondément la texture même de l’histoire telle qu’elle s’écrit aujourd’hui.
Organisée en partenariat avec le Centre de formation des journalistes (CFJ), cette Semaine de l’histoire interrogera la multiplicité des usages sociaux et politiques de la langue et des langues dans la longue durée, jusqu’à aujourd’hui où ces enjeux restent vivaces quoique souvent ignorés. Le maintien de l’anglais comme langue de communication au sein du Parlement européen a par exemple été vivement débattu depuis le départ de la Grande-Bretagne de l’Union, en janvier 2020. Vecteurs de communication et instruments de pouvoir, véritables archives vivantes où se donne à lire l’histoire des sociétés, les langues font aujourd’hui l’objet d’approches diverses, dont on s’efforcera de prendre la mesure, sans prétention à l’exhaustivité.
ainsi que les étudiantes et étudiants : Simon Astrup-Gay, Youssef El Alaoui, Angélique Brousse, Callysta Croizer, Guillaume Daudé, Cécile Francfort, Maïlys Gué, Paul Karras, Lou Laval-Matip, Célia Lorthioir, Tom Louis, Maxime Marteau-Bazouni, Jules Plassart, Garance Recoing, Alexandra Senina, Adrien Souche, Olga Sturua.
La Semaine de l’Histoire se déroulera à l’École normale supérieure, au 29 rue d’Ulm et au 45 rue d’Ulm, 75005 Paris (RER B, Luxembourg). Entrée libre dans la limite des places disponibles.